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Que s'est-il passé sur les marchés en septembre ?

MoraBanc 2025-10-06

Le mois de septembre a été marqué par les mouvements de la Réserve fédérale et des données macroéconomiques mitigées aux États-Unis, notamment en raison de l'affaiblissement du marché du travail. Dans ce contexte, la Fed a appliqué une baisse de 25 points de base du taux officiel, le ramenant à une fourchette comprise entre 4,00 % et 4,25 %. Powell s'est montré disposé à poursuivre l'assouplissement de la politique monétaire si le marché du travail continue à montrer des signes de détérioration. Les contrats à terme sur les fonds fédéraux anticipent désormais 44 points de base supplémentaires de baisse avant la fin de l'année, même si l'inflation reste à des niveaux élevés. En revanche, la Banque centrale européenne a maintenu ses taux inchangés et adopte une position prudente face à une inflation globale contenue à 2,0 %, conformément à son objectif. Toutefois, les risques d'une reprise inflationniste provoquée par les droits de douane et la croissance modérée de l'économie de la zone euro sont des facteurs que Lagarde continue de surveiller de près.

Les anticipations de nouvelles baisses aux États-Unis ont propulsé les marchés boursiers mondiaux à des niveaux historiques, malgré le fait que septembre soit généralement un mois baissier pour la bourse. À Wall Street, l'indice technologique Nasdaq 100 s'est distingué avec une hausse mensuelle de 5,40 %. Le S&P 500 (+3,53 %) et, de manière plus modérée, le Dow Jones (+1,87 %) ont également enregistré des gains. En Europe, on a observé un mouvement de contagion : l'Eurostoxx 50 a gagné 3,33 %, tandis que l'Ibex 35 est resté le meilleur indice du continent, avec une hausse de 3,61 % sur le mois (et de 33,46 % depuis le début de l'année). Sur le plan commercial, la Maison Blanche a approuvé une nouvelle série de droits de douane sur divers produits, dont 100 % sur les produits pharmaceutiques brevetés. Sur le plan politique, en France, Macron a nommé Lecornu comme nouveau Premier ministre après la chute du gouvernement dirigé par Bayrou.

Le mois d'octobre a commencé avec la fermeture (« shutdown ») du gouvernement américain.

Le gouvernement fédéral nord-américain est entré en shutdown aujourd'hui, le 1er octobre 2025, après que le Congrès n'ait pas réussi à approuver une résolution de continuité du financement. Même si les effets immédiats sur l'économie peuvent être limités si l'arrêt est court, le risque de dommages augmente de manière non linéaire à mesure que la durée de l'interruption du financement s'allonge.

Dates clés et état des négociations

  • Date limite de financement : 1er octobre 2025. En l'absence des 12 lois budgétaires annuelles approuvées et d'une résolution temporaire, les dépenses discrétionnaires (environ 25 % du budget fédéral) ont été suspendues.
  • Négociations au point mort : Les chambres restent polarisées et les majorités très serrées, ce qui réduit la marge pour un accord rapide.

Impact macroéconomique potentiel

  • Une fermeture de courte durée aura peu d'effet sur le PIB, mais après plusieurs semaines, l'impact deviendrait plus important, principalement en raison de la perte de consommation des employés fédéraux sans salaire et des retards dans les contrats avec le secteur privé.
  • Le dernier « shutdown » prolongé (2018-2019) a réduit le niveau du PIB réel de 11 milliards de dollars, dont 3 milliards n'ont pas été récupérés.
  • Le CBO a estimé que la période 2018-2019 allait réduire de 0,3 % la croissance du PIB réel ; une répétition prolongée pourrait à nouveau nuire à la demande globale.
  • Même si les services essentiels (sécurité sociale, défense, etc.) continuent de fonctionner, la réduction des dépenses dans d'autres départements implique une diminution des besoins d'endettement, ce qui modifie la dynamique des enchères du Trésor.

« Une fermeture totale du gouvernement entraînant le licenciement temporaire de 800 000 employés fédéraux réduirait la croissance trimestrielle annualisée du PIB réel d'environ 0,2 point par semaine... »

Deutsche Bank Brett Ryan 

Effets sur l'emploi fédéral

  • Environ 750 000 employés pourraient être renvoyés chez eux sans salaire, ce qui représenterait une perte quotidienne de près de 400 millions de dollars en rémunérations.
  • Bien que certains travailleurs essentiels (militaires, forces de l'ordre) continueront à exercer leurs fonctions, ils ne seront pas rémunérés tant que la fermeture ne sera pas levée.

Répercussions sur les marchés financiers

  • Les marchés boursiers ont l'habitude de compenser les shutdown de courte durée par des baisses initiales et des reprises rapides ; toutefois, une volatilité accrue est possible compte tenu des valorisations élevées et des récentes dégradations de la notation souveraine.
  • Historiquement, le rendement des bons du Trésor à 10 ans a baissé en moyenne de 14 points de base lors des shutdown supérieurs à un jour ; un shutdown prolongé pourrait intensifier cette baisse, même si son ampleur devrait être limitée tant que le débat sur le plafond de la dette ne revient pas sur le devant de la scène.

Services et programmes concernés

  • Continuent de fonctionner : Paiements de la sécurité sociale, Medicare, Medicaid et SSI tant que la fermeture ne dépasse pas trois mois.
  • Sont suspendus ou retardés : Approbation de nouveaux crédits de la SBA, inspections de la FDA/EPA, délivrance de certains permis, validation des données pour les hypothèques et les remboursements d'impôts par l'IRS.

Conclusions

  • L'économie nord-américaine peut absorber un shutdown de quelques jours avec des dommages mineurs, mais à partir de la deuxième ou troisième semaine, les effets sur la croissance, la consommation et la confiance des entreprises augmentent sensiblement.
  • Étant donné qu'aucune des parties ne souhaite assumer le coût politique d'un arrêt prolongé en cette année préélectorale (élections midterm le 3/11/26), le marché continue d'anticiper une résolution dans quelques semaines ; toutefois, la polarisation au Congrès reste le principal risque baissier.